jeudi 31 mars 2016

Entretien avec le diable, d'Olivier Barde-Cabuçon

Fiche technique :

Auteur : Olivier Barde-Cabuçon
Titre : Entretien avec le diable
Série / Volume : Commissaire aux morts étranges, volume 5
Editeur / Collection : Actes Sud / Actes noirs
Nombre de pages : 368
Date de parution : Mars 2016


Quatrième de couverture :

Une jeune fille possédée par le diable, des villageois qui meurent chaque jour, une abbaye hantée depuis la mort de son abbé, une mystérieuse Dame blanche errant dans la forêt… Le mal aurait-il envahi cette vallée perdue de Savoie ? Et qui est cette jeune fille à la capuche rouge qui semble ne pas avoir peur du loup ?
Sur le chemin qui les ramène de Venise à Paris, le commissaire aux morts étranges et son père vont profiter de leur étape dans ce lieu insolite et reculé pour opposer les préceptes de la raison aux manifestations de l’inexplicable. Temporairement aveugle, le chevalier de Volnay doit s’en remettre à l’ingénue Violetta et à ses sens exacerbés par la tension ambiante. Son père, quant à lui, cache tant bien que mal son excitation sous sa robe de bure : car quoi de plus tentant, pour un moine hérétique, que de s’entretenir avec le diable lui-même ?
Quelque part entre L’Exorciste, Le Nom de la rose et Le Petit Chaperon rouge, Entretien avec le diable est sans conteste le volet le plus détonnant dans la série du commissaire aux morts étranges.


Avis :

Cinq ans déjà que je suis les aventures du commissaire aux morts étranges, et je ne m'en lasse pas. Au contraire, j'attends chaque nouveau volume avec impatience, et force est de constater que j'aime cette série de plus en plus ! Avec ses personnages principaux que l'on retrouve avec plaisir, comme de vieux amis, et son ambiance sombre et oppressante, Entretien avec le diable est un très bon policier historique qui se dévore d'une traite.

Pour cette cinquième enquête, Olivier Barde-Cabuçon transporte ses héros dans un nouveau décor, ce qui se traduit par une ambiance inédite dans la série. Entre la Cité des Doges qu'ils viennent de quitter (voir Humeur noire à Venise) mais qui se rappelle à eux et Paris qu'ils tentent de rejoindre, le commissaire aux morts étranges et le moine hérétique sont contraints de s'arrêter dans un petit village isolé de Savoie. Des forêts sombres et profondes, des paysages hivernaux désolés et des habitants plus frustes les uns que les autres confèrent au récit une atmosphère suffocante, accentuée par la cécité du chevalier de Volnay et le mystère qui entoure la "possession" d'une jeune fille.
L'intrigue, passionnante, navigue entre le sordide et l'espoir. Le suspense est bien présent, plusieurs énigmes s'entrecroisent sans pour autant perdre le lecteur, et les nombreux retournements de situation maintiennent l'intérêt jusqu'à la dernière page. Les personnages sont réalistes et attachants avec leurs doutes et leurs défauts (j'ai personnellement un gros coup de cœur pour le moine). Ils évoluent dans un XVIIIème siècle bien reconstitué qui nous fait voyager et permet à l'auteur d'aborder des thèmes qui lui sont chers, comme la place de la femme dans la société ou la lutte contre l'obscurantisme sous toutes ses formes (croyances populaires, superstitions, religion).

Pour résumer, Entretien avec le diable est un roman très agréable à lire, intelligent et passionnant. J'ai passé un excellent moment de lecture, et une fois tournée la dernière page j'étais un peu triste de quitter le chevalier de Volnay et le moine... Vivement la suite de leurs aventures !



 

mercredi 30 mars 2016

Mercredi, c'est citation : Châtié par le feu, de Jeffery Deaver




[...] les auteurs de romans policiers ou de romans populaires maîtrisent souvent mieux leur art que les auteurs soi-disant littéraires. Les lecteurs le savent : ils préfèrent de bonnes histoires à des artifices prétentieux.



[...] il n'avait pas imaginé que cet espace puisse être entièrement rempli de livres. Il y en avait partout. On aurait dit que les murs étaient faits de livres, comme si ces derniers étaient des briques précieuses de couleurs, dimensions et épaisseurs variées.




mardi 29 mars 2016

Quais du Polar 2016 : le programme



Quais du Polar est le rendez-vous incontournable du printemps en ce qui me concerne. Depuis que je vis à Lyon je n'en ai pas raté une édition, et cette année encore je compte bien en profiter. Cela tombe bien, le programme et les invités sont des plus alléchants, il y a en vraiment pour tous les goûts pour peu que l'on aime la littérature noire...
 
 
DATES ET HORAIRES :
 
Vendredi 1er avril, de 10h00 à 20h00
Samedi 2 avril, de 10h00 à 20h00
Dimanche 3 avril, de 10h00 à 18h00
 
 
LIEU PRINCIPAL :
 
Palais du Commerce
20 place de la Bourse
69002 Lyon
 
 
TARIF :
 
Entrée gratuite
 
 
AU PROGRAMME :
 
Rencontres / dédicaces avec les auteurs
Conférences
Expositions
Visites et balades
Enquête dans la ville
Dictée noire...
 
 
Pour plus de détails, le programme complet est ici :
 

lundi 28 mars 2016

Le journal du parrain, de Mickey Spillane et Max Allan Collins

Fiche technique :

Auteurs : Mickey Spillane et Max Allan Collins
Traducteur : Claire-Marie Clévy
Titre : Le journal du parrain : une enquête de Mike Hammer
Editeur : Editions Ombres Noires
Nombre de pages : 123
Date de parution : Novembre 2015


Quatrième de couverture :

Lorsque le vieux Don Nicholas Giraldi décède, c'est la panique à New York. Selon la rumeur, le Parrain tenait un registre de toutes ses manœuvres et transactions crapuleuses, qu'il voulait léguer à une personne de confiance. Parce qu'il a travaillé à plusieurs reprises pour le Don, le célèbre détective privé Mike Hammer est approché par des personnes ayant tout intérêt à récupérer le précieux document. Véritable arme de pouvoir, ce carnet pourrait mettre bien des carrières politiques en péril... Et être décisif dans l'implacable guerre des clans qui fait rage parmi les différentes familles de la mafia.


Avis :
 
Mike Hammer est un célèbre détective privé new-yorkais apparu sous la plume de Mickey Spillane à la fin des années 1940, et dont les aventures papier ont donné lieu à des adaptations cinématographiques et télévisuelles jusque dans les années 1990. Après la disparition de Mickey Spillane en 2006 Max Allan Collins a repris le flambeau, son ami lui ayant légué ses notes et manuscrits inachevés. Ainsi est né Le journal du parrain : les premières pages ont été rédigées par Mickey Spillane, et Max Allan Collins a pris ce qui était une bonne introduction pour y greffer son histoire, mais sans que l'on décèle le changement d'auteur. 
Ce court récit se lit facilement et rapidement. Pas besoin de connaître les aventures de Mike Hammer pour profiter du texte, les références au passé du détective sont suffisamment expliquées pour ne pas perdre les lecteurs néophytes. L'intrigue est une classique enquête menée à New York dans les années 1980 ; on y trouve le détective privé et sa superbe secrétaire, des flics pas très futés, des mafieux encore plus bêtes et quelques politiciens pas très nets. Entre action et dérision l'histoire se déroule sans accroc et se termine par un final surprenant qui est le gros point fort de ce livre. A la suite du récit, les éditions Ombres Noires nous proposent une très intéressante interview de Max Allan Collins. Sans être exceptionnelle, Le journal du parrain est une petite lecture agréable pour se reposer entre deux gros pavés.
 
 
 
 

samedi 26 mars 2016

Le carnaval aux corbeaux, d'Anthelme Hauchecorne

Fiche technique :

Auteur : Anthelme Hauchecorne
Illustrateurs : Loïc Canavaggia et Mathieu Coudray
Titre : Le carnaval aux corbeaux
Série / Volume : Le Nibelung volume 1
Editeur / Collection : Editions du chat noir / Graphicat
Nombre de pages : 320
Date de parution : Février 2016


Quatrième de couverture :

Ludwig grandit à Rabenheim, un petit bourg en apparence banal. Claquemuré dans sa chambre, il s’adonne au spiritisme. À l’aide d’une radio cabossée, il lance des appels vers l’au-delà, en vue de contacter son père disparu. Jusqu’à présent, nul ne lui a répondu… Avant ce curieux jour d’octobre.
Hasard ? Coïncidence ? La veille de la Toussaint, une inquiétante fête foraine s’installe en ville. Ses propriétaires, Alberich, le nabot bavard, et Fritz Frost, le géant gelé, en savent long au sujet du garçon. Des épreuves attendent Ludwig. Elles seront le prix à payer pour découvrir l’héritage de son père.
À la lisière du monde des esprits, l’adolescent hésite… Saura-t-il percer les mystères de
l’Abracadabrantesque Carnaval ?


Avis :

Le carnaval aux corbeaux est une pure merveille ! C'est simple, tout dans ce roman m'a plu... je l'ai terminé il y a quelques jours et je suis encore sous le charme. 
 
Le livre, en tant qu'objet, est superbe : couverture cartonnée rigide, papier épais, très belle mise en page avec titres et sous-titres de chapitres décorés, et surtout magnifiques illustrations noir et blanc qui accompagnent parfaitement bien le récit. L'éditeur et les auteurs ont fait un travail remarquable, et déjà rien que pour ça Le carnaval aux corbeaux mérite qu'on y jette un œil, voir même les deux !

   

Le contenu du roman n'est pas en reste. Dès les premières pages, l'auteur a su m'entraîner à la suite de ses deux jeunes héros, Ludwig Poe et Gabriel Grimm. A mi chemin entre roman gothique et roman horrifique de la collection jeunesse Chair de poule, Le carnaval aux corbeaux met en scène de jeunes adolescents d'aujourd'hui confrontés à d'étranges forains revenus d'entre les morts pour accomplir leur vengeance. C'est étrange, fantastique, parfois effrayant et souvent horrifique, un parfait cocktail de sensations fortes dont l'idéal serait une dégustation en période d'halloween, ou à défaut à la nuit tombée.

La plume d'Anthelme Hauchecorne est magnifique, le texte est travaillé à l'extrême (trop peut être pour de jeunes lecteurs ?), je me suis régalée ! Le carnaval aux corbeaux n'est pas un roman que l'on dévore, mais plutôt un récit que l'on prend le temps de déguster, pour profiter au maximum du style incomparable de l'auteur. Vocabulaire recherché, jeux sur les mots et les sonorités, rythme particulier des phrases... tout ceci se mêle harmonieusement pour le plus grand plaisir du lecteur. A cela s'ajoutent une grande érudition, notamment dans l'utilisation du folklore nordique, une inventivité réjouissante, beaucoup d'humour et une maîtrise du déroulement de l'intrigue qui, entre révélations et retournements de situation, maintient en haleine jusqu'aux dernières pages du roman.
Que rajouter de plus pour vous donner envie de découvrir ce titre ? Les personnages sont nombreux et variés, tout le monde pourra trouver à s'identifier à l'un d'entre eux, que ce soient les adolescents (les héros de l'histoire sont des collégiens) ou les adultes. Ils sont attachants avec leurs doutes et leurs faiblesses, et même les plus horribles d'entre eux parviendront à vous toucher. Les thèmes abordés en filigrane sont le deuil, la vengeance, le sacrifice, la difficulté à devenir adulte, le harcèlement scolaire, mais aussi l'amitié et l'amour filial. Rien de triste ni de glauque ici, mais de quoi aider les jeunes lecteurs à y voir un peu plus clair dans cette difficile période de la vie qu'est l'adolescence.

Le carnaval aux corbeaux est une lecture jeunesse qui plaira tout autant - sinon plus - aux adultes qui ont gardé en eux le pouvoir de s'émerveiller. Maintenant je n'ai qu'une hâte, découvrir la suite des aventures de Ludwig et Gabriel !
 
Un immense merci au site Livraddict, aux Editions du chat noir et à Anthelme Hauchecorne pour ce superbe partenariat.
 
 
 
 

jeudi 24 mars 2016

La stratégie des as, de Damien Snyers

Fiche technique :

Auteur : Damien Snyers
Titre : La stratégie des as
Editeur / Collection : ActuSF / 3 Souhaits
Nombre de pages : 256
Date de parution : Février 2016


Quatrième de couverture :

Pour vivre, certains choisissent la facilité. Un boulot peinard, un quotidien pépère. Humains, elfes, demis... Tous les mêmes. Mais très peu pour moi. Alors quand on m'a proposé ce contrat juteux, je n'avais aucune raison de refuser. Même si je me doutais que ce n'était pas qu'une simple pierre précieuse à dérober. Même si le montant de la récompense était plus que louche. Même si le bracelet qu'on m'a gentiment offert de force risque bien de m'éparpiller dans toute la ville. Comme un bleu, j'ai sauté à pieds joints dans le piège. L'amour du risque, je vous dis. Enfin... c'est pas tout ça, mais j'ai une vie à sauver. La mienne.


Avis :

Si vous cherchez une lecture détente pour passer un agréable moment n'allez pas plus loin, La stratégie des as est là ! Première publication d'un jeune auteur belge, ce roman est un savoureux mélange de genres : fantasy, steampunk, uchronie, action et humour cohabitent en harmonie pour donner une lecture réjouissante et pleine de peps.
 
Une sympathique équipe d'arnaqueurs, aussi improbable qu'efficace, tente de mettre au point le cambriolage parfait. Entre les repérages, la préparation minutieuse et l'improvisation finale, ils vont devoir lutter contre une mort annoncée. La base de l'intrigue n'est pas des plus originales, cette idée de braquage qui ne se passe pas tout à fait comme prévu a été vue et revue, notamment au cinéma avec des films tels que Braquage à l'italienne, Ocean's Eleven ou plus récemment Insaisissables, mais c'est une formule qui marche bien, alors pourquoi bouder son plaisir ?
Les personnages sont variés et attachants, il y a dans l'équipe un elfe beau parleur, un troll costaud, une métisse mi-elfe mi-humaine à fleur de peau et une humaine débrouillarde, mais on trouve également des mages, des riches mystérieux et manipulateurs... il y en a pour tous les goûts, pour peu que l'on aime la littérature de l'imaginaire. L'humour est bien présent tout au long du roman, il y a beaucoup d'action, de rebondissements et de retournements de situation, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde pendant la lecture. Le fait que le narrateur soit le héros principal nous place au plus près de l'action, ce qui joue beaucoup sur le rythme de l'histoire. Le style de Damien Snyers est simple et agréable à lire, et entre deux péripéties il arrive à aborder des thèmes sérieux tels que la maladie, la vieillesse, l'acceptation des différences...
En bonus de fin de volume, on trouve une nouvelle centrée sur l'un des personnages principaux et une sympathique interview de l'auteur. Ce premier roman est une belle réussite, j'ai hâte de découvrir les prochaines publications de Damien Snyers !



 

mercredi 23 mars 2016

Mercredi, c'est citation : Le liseur du 6h27, de Jean-Paul Didierlaurent




Tandis que le jour naissant venait s’écraser sur les vitres embuées, le texte s’écoulait de sa bouche en un long filet de syllabes, entrecoupé çà et là de silences dans lesquels s’engouffrait le bruit du train en marche. Pour tous les voyageurs présents dans la rame, il était le liseur, ce type étrange qui, tous les jours de la semaine, parcourait à haute et intelligible voix les quelques pages tirées de sa serviette. Il s’agissait de fragments de livres sans aucun rapport les uns avec les autres. Un extrait de recette de cuisine pouvait côtoyer la page 48 du dernier Goncourt, un paragraphe de roman policier succéder à une page de livre d’histoire. Peu importait le fond pour Guylain. Seul l’acte de lire revêtait de l’importance à ses yeux. Il débitait les textes avec une même application acharnée. Et à chaque fois, la magie opérait. Les mots en quittant ses lèvres emportaient avec eux un peu de cet écœurement qui l’étouffait à l’approche de l’usine.



La Chose ce matin s’était levée du bon piston. Elle happa et engloutit sa première ration d’ouvrages sans le moindre hoquet. Les marteaux, trop heureux de croquer autre chose que du vide, s’en donnèrent à cœur joie. Même les échines les plus nobles, les reliures les plus solides se retrouvèrent broyées en quelques secondes. Par milliers, les ouvrages disparurent dans l’estomac de la Chose. La pluie brûlante que crachaient sans relâche les buses de part et d’autre du trou rabattait vers le fond de l’entonnoir les rares feuilles volages qui tentaient de s’en échapper. Plus loin, les six cents couteaux prirent le relais. Leurs lames affûtées réduisirent ce qui restait des feuilles de papier en fines lamelles. Les quatre grands malaxeurs terminèrent le travail en transformant le tout en une mélasse épaisse. Plus aucune trace ne subsista des livres qui gisaient encore quelques minutes auparavant sur le sol du hangar. Il n’y avait plus que cette charpie grise que la Chose expulsait dans son dos sous la forme de gros étrons fumants qui tombaient dans les bacs en émettant d’affreux bruits humides. Cette pâte à papier grossière servirait un jour prochain à fabriquer d’autres livres dont un certain nombre ne manqueraient pas de finir à nouveau ici, entre les mâchoires de la Zerstor 500.



Chaque bouquiniste avait aussitôt mis en alerte son propre réseau pour débusquer le Graal. Il ne se passait alors pas de week-end sans que Guylain ne se rendit sur les quais pour jouer les coursiers et ramener à Giuseppe les fruits de la récolte. [...] C’était bon de constater qu’il existait un autre monde que celui de la STERN, un monde où les livres avaient le droit de finir leur vie douillettement rangés dans les casiers verts le long des parapets en vieillissant au rythme du grand fleuve sous la protection des tours de Notre-Dame.



C’est droit comme une épée, un alexandrin, lui avait un jour expliqué Yvon, c’est né pour toucher au but, à condition de bien le servir. Ne pas le délivrer comme de la vulgaire prose. Ça se débite debout. Allonger la colonne d’air pour donner souffle aux mots. Il faut l’égrener de ses syllabes avec passion et flamboyance, le déclamer comme on fait l’amour, à grands coups d’hémistiches, au rythme de la césure. Ça vous pose son comédien, l’alexandrin. Et pas de place pour l’improvisation. On ne peut pas tricher avec un vers de douze pieds, petit.
 
 
 
 

samedi 19 mars 2016

Journée BD au musée gallo-romain de Fourvière (Rhône)



L'année dernière, j'avais trouvé ce mini-festival BD très sympathique : les auteurs étaient disponibles et avaient le temps de discuter, les animations étaient de qualité, et le tout se déroulait dans un cadre somptueux (mais peut-il en être autrement dans un musée ?). Si vous habitez dans la région lyonnaise ne passez pas à côté, ce sera l'occasion d'une très agréable sortie du dimanche en famille ou entre amis...


DATE ET HORAIRES : 

Dimanche 20 mars 2016, de 10h00 à 18h00


LIEU :

Musée gallo-romain Lyon-Fourvière
17 rue Cléberg
69005 Lyon


TARIFS : 

Entrée adulte : 4 €
Gratuit pour les moins de 18 ans


PROGRAMME :
 
- Dédicaces
- Exposition
- Atelier BD pour enfants
- Battle
- Spectacle de l'Atelier Mastodonte 
 
 
AUTEURS INVITES :
 
Marie Avril
B-Gnet
Philippe Brocard
Jérôme Jouvray
Julien/CDM
Yan Le Pon
Libon
Thierry Mery
Ludivine Stock
Obion
Pochep
Lewis Trondheim
Fabrice Turrier
 
 
 
 

vendredi 18 mars 2016

Watertown, de Götting

Fiche technique :
 
Auteur : Jean-Claude Götting
Titre : Watertown
Editeur : Casterman
Nombre de pages : 96
Date de parution : Janvier 2016
 
 
Quatrième de couverture :
 
La dernière fois que je vis Maggie Laeger, c'était un lundi matin.
Je passais comme à mon habitude dans la pâtisserie de Monsieur Clarke pour y acheter un muffin que je mangerais sur le chemin du bureau.
Lorsqu'en payant, je lançai « À demain Maggie », elle répondit : « Non... Demain je ne serai plus là. »
 
 
Avis :

Watertown est une agréable plongée dans l'Amérique profonde des années 1960. Polar d'inspiration hitchcockienne, son principal point fort est l'ambiance qui s'en dégage.
 
Philip Whiting, modeste employé de bureau dans une compagnie d'assurance, est obnubilé par les secrets qui entourent Maggie Laeger, dont le départ précipité est concomitant avec la mort de Mr. Clarke, son patron. La rencontrant par hasard sous une autre identité deux ans après les faits, il décide de mener sa propre enquête, envers et contre tous... Est-il question de la fuite d'une meurtrière ou d'une simple coïncidence ? La réponse apparaitra au terme d'une enquête longue et minutieuse.

Jean-Claude Götting privilégie ici la réflexion plutôt que l'action. Le rythme de l'histoire est volontairement lent, mais la tension est bien présente et le suspense s'accentue au fur et à mesure des découvertes de notre apprenti enquêteur. La bande dessinée est découpée en sept parties, qui sont autant de phases dans l'enquête de Philip Whiting. Une fois commencée, il est difficile d'arrêter la lecture avant le dénouement tant l'histoire est addictive. Je n'aurais pas pensé à cette fin, mais elle est tout à fait logique et termine la bande dessinée sans fausse note.

Les illustrations et la mise en couleur jouent un grand rôle dans l'atmosphère qui se dégage de cette lecture. Les décors, costumes, voitures, etc. nous renvoient directement dans les sixties, et le traitement des couleurs confère à l'ensemble un côté vintage très agréable. Les traits noirs et épais, le ton grisé et les touches de jaune et de bleu peuvent surprendre au début, mais on s'y habitue très vite. Les planches regorgent de détails - certaines sont d'ailleurs de toute beauté -, les personnages sont bien proportionnés et ont un regard expressif qui permet de deviner leur état d'âme du premier coup d'œil... bref, passé la surprise du style si particulier de Watertown plus rien n'empêche de profiter pleinement de l'histoire. Une belle réussite.

Un grand merci aux éditions Casterman ainsi qu'au site lecteurs.com pour cette belle découverte.




mercredi 16 mars 2016

Mercredi, c'est citation : Antéchrista, d'Amélie Nothomb

 
 
 
Des livres s'amoncelaient ça et là : ils me tenaient lieu d'identité.
 
 
Jusqu’à ma rencontre avec Christa, l’un des bonheurs de ma vie d’adolescente avait consisté à lire : je me couchais sur mon lit avec un livre et je devenais le texte. Si le roman était de qualité, il me transformait en lui. S’il était médiocre, je n’en passais pas moins des heures merveilleuses, à me délecter de ce qui ne me plaisait pas en lui, à sourire des occasions manquées.
La lecture n’est pas un plaisir de substitution. Vue de l’extérieur, mon existence était squelettique ; vue de l’intérieur, elle inspirait ce qu’inspirent les appartements dont l’unique mobilier est une bibliothèque somptueusement remplie : la jalousie admirative pour qui ne s’embarrasse pas du superflu et regorge du nécessaire.
 
 
 
Jamais je ne lus autant qu’en cette période : je dévorais, tant pour compenser les carences passées que pour affronter la crise imminente. Ceux qui croient que lire est une fuite sont à l’opposé de la vérité : lire, c’est être mis en présence du réel dans son état le plus concentré – ce qui, bizarrement, est moins effrayant que d’avoir affaire à ses perpétuelles dilutions.
 
 
 
 

mardi 15 mars 2016

Petit compte rendu de la 30ème fête du livre de Bron

Ce n'est pas la grande forme en ce moment, la faute à une saleté de virus qui s'accroche, du coup je n'ai pu participer qu'une seule journée à cette 30ème fête du livre de Bron. Mais quelle journée !
Dimanche (le 6 mars 2016 pour ceux qui aiment les précisions) j'ai flâné dans la grande librairie où je me suis laissée convaincre par des libraires passionnés d'acheter des livres que je n'aurai pas spontanément choisis (certains ont rejoint ma PAL, les autres sont sur ma liste d'achats), j'ai pu assister à des conférences très intéressantes et instructives, et surtout j'ai rencontré deux auteurs dont j'adore le travail : Luis Sepúlveda et Iain Levison.
Je suis repartie heureuse après avoir pu échanger quelques mots avec eux et faire dédicacer mes livres. Je suis également repartie avec une belle photo souvenir où je pose avec l'adorable Iain Levison, gentiment prise par son attachée de presse quand mon appareil photo a malencontreusement décidé de me lâcher ^_^'
 

   
Iain Levison (à gauche) et Luis Sepúlveda (à droite) en pleine séance de dédicaces.

 
Parmi les conférences auxquelles j'ai pu assister, le grand entretien avec Luis Sepúlveda m'a tout particulièrement marquée. Il s'agissait d'un enregistrement public pour l'émission Liv(r)e, un auteur, une œuvre animée par Sylvain Bourmeau. Cette émission est un cycle de rencontres autour de la littérature étrangère, elle sera diffusée le samedi soir sur France Culture entre le 9 juillet et le 27 août 2016.
Lors de cet entretien riche en émotions, Luis Sepúlveda est revenu sur son parcours personnel et professionnel, ainsi que sur son engagement politique. C'était tout simplement passionnant ! L'entretien était ponctué de lectures de textes de l'auteur, magnifiés par la superbe voix de l'intervenante dont j'ai - à ma plus grande honte - égaré le nom. Une chose est sûre, je ne pourrais plus lire Les roses d'Atacama sans repenser à ce magnifique moment. Si vous en avez l'occasion cet été, écoutez la diffusion de l'entretien sur France Culture, vous ne le regretterez pas ! En attendant, en voici un extrait dans lequel Luis Sepúlveda  nous montre qu'une vocation ne tient finalement pas à grand chose...


 Entretien avec Luis Sepúlveda : l'auteur nous parle avec beaucoup d'humour de l'origine de son goût pour l'écriture.


Cette 30ème fête du livre de Bron a été une réussite, du moins pour ce que j'en ai vu dimanche. La foule était une fois de plus au rendez-vous, et la qualité des interventions n'avait d'égale que la passion des libraires et des participants. J'y ai passé un excellent moment, et si tout va bien je compte bien participer tout le week-end l'année prochaine !
 
 
 
 

dimanche 13 mars 2016

Movie Star saison 1 : Deauville, d'Alex Cartier

Fiche technique :

Auteur : Alex Cartier
Titre : Deauville
Série / Volume : Movie Star, volume 1
Editeur : Belfond
Nombre de pages : 526
Date de parution : Mars 2016


Quatrième de couverture :

A votre tour de faire la une des magazines en compagnie d'une star !

Ophélie est une jeune attachée de presse de cinéma. Elle vit à Paris avec son chat (Roméo), son poisson rouge (Juliette), son petit copain (un mec vraiment bien), ses parents (adorables), sa meilleure amie (complètement nympho) et son fantasme érotique de toujours : Michael Brown, un des acteurs les plus bankable et les plus sexy d'Hollywood. Jusque-là rien de très indécent. Jusqu'au jour où son patron envoie Ophélie à Deauville pour son premier festival et qu'elle tombe nez à nez avec Michael dans le hall de l'Hôtel Royal... C'est le début d'une histoire d'amour dangereuse autant que torride. Ophélie est alors précipitée sous les projecteurs comme la nouvelle girl next door au bras d'une des stars les plus sexys au monde...


Avis :

De temps en temps, j'aime bien lire des romances : cela me vide agréablement la tête tout en me redonnant le sourire, et en général après avoir versé quelques larmes (soit parce que c'est beau, soit parce que c'est triste) je vois la vie en rose pendant quelques temps... Ce qui fut encore une fois le cas ici !

Avec Movie Star, nous sommes face à une romance moderne mettant en scène une héroïne adorable et pleine de peps et un acteur qui possède tout ce qu'il faut pour attiser les fantasmes des lectrices. Michael Brown est talentueux, intelligent, charmant (et charmeur), attentionné, sexy, riche et célèbre, j'en passe et des meilleures : comment lui résister ? Fan de l'acteur depuis son adolescence, Ophélie rêve de le rencontrer mais quand ses souhaits se réalisent elle se rend compte qu'il est des choix très difficiles à faire, car ils peuvent changer la vie en profondeur, pour le meilleur comme pour le pire.
 
J'ai pris beaucoup de plaisir à dévorer ce premier volume de Movie Star, le roman se lit très facilement. L'auteur a pris le parti de nous présenter les faits du point de vue d'Ophélie, sous forme de journal intime ; cela donne du rythme à l'histoire, avec des chapitres relativement courts et un ton pressant et réaliste qui nous rend très proches de l'héroïne. Pendant une année, Ophélie va connaître des hauts et des bas, des moments de bonheur et des coups du sort, des instants de plénitude et d'autres de questionnement. Il y a quelques facilités dans le scénario mais  rien de gênant, j'ai ressenti tellement d'empathie pour l'héroïne que j'en ai oublié - petit 1 - qu'Ophélie est un personnage de fiction et - petit 2 - que l'auteur est un homme... Bravo pour avoir rendu Ophélie si vivante ! Les autres personnages sont également bien cernés, j'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour eux (même si j'ai regretté le côté quelque peu manipulateur de certains) et j'ai hâte de les retrouver dans le prochain volume. Outre les personnages, j'ai adoré le ton humoristique et décalé de l'histoire, les références cinématographiques, la découverte du métier d'attaché de presse et de l'envers du décor des grands festivals... et surtout l'histoire d'amour, ni "culcul la praline" ni glauque, qui mêle le romantisme d'un conte de fée moderne à des scènes assez torrides, parfois crues mais pas vulgaires. De quoi émoustiller ses soirées et passer la nuit en bonne compagnie, avec son chéri ou ... Michael Brown !

Un grand merci aux éditions Belfond pour ce partenariat qui m'a permis de passer un très agréable moment de lecture.



mercredi 9 mars 2016

Mercredi, c'est citation : Le vieux qui lisait des romans d'amour, de Luis Sepúlveda

 



Il savait lire.
Ce fut la découverte la plus importante de sa vie. Il savait lire. Il possédait l'antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire. Mais il n'avait rien à lire. 



Il lisait lentement en épelant les syllabes, les murmurant à mi-voix comme s'il les dégustait et, quand il avait maîtrisé le mot entier, il le répétait d'un trait. Puis il faisait la même chose avec la phrase complète, et c'est ainsi qu'il s'appropriait les sentiments et les idées que contenaient les pages.
Quand un passage lui plaisait particulièrement, il le répétait autant de fois qu'il l'estimait nécessaire pour découvrir combien le langage humain pouvait aussi être beau.



[…] il coupa une grosse branche d’un coup de mâchette, s’y appuya, et prit la direction d’El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d’amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes. 
 
 
 
 

samedi 5 mars 2016

L'assassin qui rêvait d'une place au paradis, de Jonas Jonasson

Fiche technique :

Auteur : Jonas Jonasson
Traducteur : Laurence Mennerich
Titre : L'assassin qui rêvait d'une place au paradis
Editeur / Collection : Presses de la Cité / Littérature contemporaine
Nombre de pages : 382
Date de parution : Février 2016


Quatrième de couverture :

Après trente ans de prison, Johan Andersson, alias Dédé le Meurtrier, est enfin libre. Mais ses vieux démons le rattrapent vite : il s'associe à Per Persson, réceptionniste sans le sou, et à Johanna Kjellander, pasteur défroqué, pour monter une agence de châtiments corporels. Des criminels ont besoin d'un homme de main ? Dédé accourt ! Per et Johanna, eux, amassent les billets. Alors, le jour où Dédé découvre la Bible et renonce à la violence, ses deux acolytes décident de prendre les choses en main et de le détourner du droit chemin...

Après son vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, son analphabète qui savait compter, c'est à un malfrat repenti que Jonas Jonasson donne une seconde chance. Déjanté !


Avis :
 
J'ai eu l'occasion de lire L'assassin qui rêvait d'une place au paradis grâce à une opération spéciale de Masse critique du site Babelio. Merci aux éditions Presses de la Cité, ainsi qu'à Babelio, pour m'avoir permis de découvrir ce roman.
« Il devait donc l'éloigner de Dieu, du Christ et de la Bible, ce trio qui avait une si mauvaise influence sur lui, pour le ramener à sa trinité habituelle : la bibine, le bistrot et la bringue. »
En théorie, L'assassin qui rêvait d'une place au paradis avait tout ce qu'il fallait pour me plaire : des personnages loufoques, des situations cocasses, de l'humour, du dépaysement, des rebondissements et de l'action. Seulement voilà, dans la pratique je ressors de cette lecture quelque peu déçue. Ce roman se laisse lire, j'ai souvent eu le sourire accroché aux lèvres, mais je n'ai jamais éclaté de rire. La faute aux nombreuses digressions et répétitions ? Même si l'histoire est basée sur le comique de répétition, une certaine lassitude fini par s'installer et j'ai trouvé que le roman devenait poussif sur la longueur...
Dans L'assassin qui rêvait d'une place au paradis, on trouve des personnages misanthropes et sans scrupules, des criminels aussi bêtes que méchants (et méchants, ils le sont !), des idées d'arnaques pour devenir riche, des clins d'œil et quelques piques sur la société suédoise. L'intrigue se décompose en trois parties  (première arnaque, deuxième arnaque et troisième arnaque pour faire court) ; un conseil, ne lisez pas tout d'une traite, faite une pause entre chaque partie : vous profiterez peut être ainsi mieux de la lecture en ressentant moins le côté répétitif des situations.
 
J'ai découvert Jonas Jonasson avec ce titre donc je ne peux pas comparer avec ses précédents succès, mais là je dois dire que cela ne m'a pas emballée plus que cela... Dommage, peut être que j'en attendais beaucoup trop au vu de ce que j'avais lu concernant Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire... Avez-vous lu ces deux titres ? Qu'en pensez-vous ? Devrais-je retenter une lecture de Jonas Jonasson ?



 

mercredi 2 mars 2016

Mercredi, c'est citation : Prière d'achever, de John Connolly





Aucun livre n'est vraiment figé. Chaque lecteur le lit à sa façon, et chaque ouvrage produit une impression différente sur ses lecteurs.



Là où sont les livres, il y aura toujours autant de gens pour les détester que pour les aimer.




Il n’était ni un grand amoureux, ni un héros tragique. Il ressemblait plutôt à ces narrateurs de roman qui observent la vie des autres : des patères auxquelles l’écrivain suspend ses intrigues comme des manteaux, en attendant que les vrais acteurs du livre viennent les enfiler. Mais en lecteur passionné et vorace, M. Berger ne s’apercevait pas que la vie qu’il observait était la sienne. 
 
 
 
Il arrivait parfois à M. Berger de se sentir un peu seul, mais il ne s'ennuyait jamais, il n'était jamais malheureux et les jours qui passaient se confondaient pour lui avec les livres qu'il lisait.