mardi 9 septembre 2014

Mon âge, de Fabienne Jacob

Fiche technique :
 
Auteur : Fabienne Jacob
Titre : Mon âge
Editeur / Collection : Gallimard / Blanche 
Nombre de pages : 165
Date de parution : Août 2014
 
 
Résumé éditeur :
 
« Quand on entre dans un rêve, un cinéma, un hypermarché, une forêt ou un autre corps, on n'a plus d'âge. »
Au commencement, il y a une femme qui se démaquille devant son miroir. Quel âge a-t-elle ? Tous les âges et aucun. L'âge de ses expériences. Celles qui font descendre au plus profond de soi, plonger dans la matière rugueuse d'une écorce d'arbre auquel on s'enroule, dans le noir bruissant d'une penderie de maîtresse d'école ou dans une piscine de maison de repos. Que ce soit au fond des cinémas tendus de rouge ou au fond des lits tièdes, le temps n'est pas ce que l'on croit. C'est un tournoiement qui rend toute séduction et tout jugement caducs. Jusqu'à la seule question qui vaille vraiment : celle du temps intérieur. Le seul qui ne passe pas.
Fabienne Jacob renoue ici avec l'écriture du corps et des sensations.
 
 
Critique :
 
J'ai pu lire ce roman en avant-première dans le cadre du "Prix du roman Fnac". Je remercie pour cela la Fnac et les éditions Galimard.

Soyons francs, j'ai eu beaucoup de mal à terminer Mon âge : 1 semaine de lecture pour 165 pages, voilà le genre de record dont je me passerais bien...
Entre réflexions sur le corps féminin et le temps qui passe, l'auteur alterne des scènes de vies à différents âges (on ne saura jamais précisément lesquels, à nous de deviner), sans ordre précis. Des phrases interminables, qui s'étirent parfois sur des pages entières, constituent l'essentiel du roman. Le texte est travaillé, les mots choisis avec soin, on sent que l'auteur a voulu jouer sur la musicalité, le rythme de son texte. Mais cela ne suffit pas à rendre le livre passionnant, du moins pour moi : il manque l'intrigue qui aurait pu me captiver.

Pour vous donner une idée du style du récit, voici une phrase prise au hasard (page 49) :

Elle connaît le chemin, je sais pas comment, au début on reste sur le sentier ensuite elle connaît, on ne peut pas comprendre comment elle est Else, elle ne se perd jamais, elle est comme chez elle dans les sous-bois qui se ressemblent tous, elle trouve son chemin dans les ronces pleines de mûres, les branches en travers il faut les écarter avec soin, sinon c'est le boomerang, elles surgissent, c'est un surgissement à chaque pas, une jungle, la forêt est un surgissement et un bruissement, une cage verte pleine de craquements, de griffures, rayures, un pas devant l'autre, on progresse seulement si les obstacles on sait en faire des alliés, les feuilles crissent sous les pas, ça fait un beau bruit, inquiétant mais beau, rien n'est tranquille dans la forêt, on pense à la paix mais c'est la guerre, la forêt la guerre, tellement la vie y est cachée, terrée, pour vivre heureux vivons cachés, une devise de guerre, la forêt, quand on passe, cent mille petits animaux de rien, planquez-vous, les voilà qui passent, les deux, ou si c'est tranquille c'est un piège, une feinte pour qu'on les laisse tranquilles, pour qu'on trace notre route sans les voir, en réalité cent mille paires de petits yeux nous observent, cent mille tentacules infimes, antennes, pattes, des branches en travers encore, mais continuer de marcher, marcher, vers le plus profond des bois, là où la forêt fabrique du secret vert en pagaille.

 
Notation :
 
5,5/10.



 

1 commentaire:

  1. Aïe, avoir lu la moitié de la phrase me suffit... plus de cents pages comme ça! Je te comprends d'avoir eu du mal. Je crois que je vais éviter ce livre...

    RépondreSupprimer